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PROJET P.H.A.R.E : vers la transformation des Chantiers AMEL

En parallèle du projet de modernisation de notre site de production, nous partageons avec vous quelques étapes de l’histoire de notre chantier.

CHAPITRE 5 – L’épopée du Meltem et la naissance du Maramu

Dans les années 70, les Chantiers AMEL entament une période de transformation et d’innovation sous la direction visionnaire d’Henri Amel. Le Meltem, lancé comme le premier grand voilier de croisière hauturière du chantier, devient le prélude à des avancées significatives dans la conception de voiliers. Long de 16 mètres pour 4,25m de large, ce ketch à cockpit central propose un équipement très fourni, allant jusqu’au chauffage central avec radiateurs. Un vrai baroudeur des mers ! Ses dimensions sont impressionnantes pour l’époque et les quelque 50 unités produites en feront une série plus courte que celles des Kirk et Euros 41, les modèles contemporains produits à plus de 250 exemplaires chacun.

Le Meltem va cependant permettre à M. Amel et à son chantier de vivre une aventure remarquable. Au cours de ce qu’il appelle « la Route des Cocotiers », Henri Amel embarque à bord du Meltem « Capitoune II » pour traverser l’Atlantique vers les Antilles puis le Canal de Panama, afin de rejoindre la Polynésie, promettant de livrer personnellement le voilier à un ami à Tahiti.

Le voyage commence le 25 octobre 1975 à La Rochelle. Le Cap’tain, alors âgé de 62 ans et encore malvoyant, part avec trois équipiers pour naviguer jusqu’à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, où il arrive le 6 décembre 1975. Après un mois de navigation dans les Antilles, ils mettent le cap sur Tahiti, atteignant leur destination le 21 juin 1976.

Pendant ce périple, M. Amel, inspiré par ses expériences et observations en mer, conçoit un nouveau bateau, en collaboration à distance avec Jacques Carteau. C’est en effet au cours de cette traversée transocéanique que le Maramu commence à prendre forme, fruit de la coopération étroite entre Henri Amel et son plus proche collaborateur. Les deux hommes se parlent régulièrement via la BLU (Bande Latérale Unique), une méthode de communication radio, pour échanger sur les spécifications techniques et les innovations nécessaires à intégrer dans ce futur modèle. Destiné à offrir encore plus de confort et de sécurité pour les longues traversées, le Maramu marque le début d’une ère d’innovation continue pour les Chantiers AMEL.

En 1978, les Ateliers et Chantiers AMEL évoluent en Chantiers AMEL S.A., marquant une transition vers une structure d’entreprise renforcée. C’est au cours de cette même année que le chantier lance la production du Maramu. Les plans de ce voilier de croisière de 13,80 mètres sont les premiers à être co-signés Henri Amel et Jacques Carteau. C’est un véritable succès, plus de 270 exemplaires sortiront des ateliers de Périgny jusqu’en 1989. Ce modèle devient rapidement un incontournable pour les navigateurs à la recherche de fiabilité en haute mer et reste encore aujourd’hui très prisé pour des programmes de longs voyages.

L’année 1979 est un jalon marquant pour les équipes AMEL. Dix ans après avoir reconstruit le chantier suite à l’incendie dévastateur de 1968, Henri Amel tient la promesse qu’il avait faite à ses employés, sans qui « les chantiers n’existeraient pas » : il leur transmet la quasi-totalité de l’entreprise, laissant la direction à Jacques Carteau. Ce changement de leadership coïncide avec le début de la production des modèles Sharki et Mango, élargissant la gamme AMEL avec des voiliers de 12 à 16 mètres conçus pour des croisières confortables et sûres, en équipage réduit.

À l’aube des années 80, ces développements préparent les Chantiers AMEL à une nouvelle décennie avec des événements importants qui continueront à définir l’héritage de la marque et son impact sur le monde de la navigation.

à suivre…

Capture d’écran 2024-06-13 à 14.05.12

Le Meltem aux îles San Blas, Henri Amel accueilli à Tahiti

Maramu sous voiles 02

Un des premiers Maramu